Apple ne communique pas ou presque. La firme de Cupertino essaye tant bien que mal de garder ses secrets en interne, et même avec ses employés, Apple compartimente ses équipes pour limiter les informations, si bien que certains d’entre eux découvrent les nouveaux produits au Keynote, comme nous tous.
Netflix, en revanche, se base sur une communication dite « transparente », sans limite. Reed Hastings, le PDG du célèbre service de vidéo en streaming, s’est exprimé sur le sujet.
« On est comme l’anti-Apple. Ils compartimentent, on fait le contraire. Tout le monde reçoit toute l’information […] Ce n’est pas bien de laisser passer une décision sans dire ce que l’on veut. Nous sommes très concentrées sur le fait d’essayer d’arriver à de bonnes décisions avec un bon débat. »
Tout l’inverse d’Apple, donc, qui limite l’information au maximum afin d’éviter les fuites. Si cette technique fonctionnait à merveille à l’ère Steve Jobs dont les nouveautés étaient surprenantes, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Généralement, nous savons tout des nouveaux produits d’Apple quelques mois avant leurs sorties, et la surprise n’est plus du tout au rendez-vous. Pour preuve, il y a quelques jours, même un mémo distribué à ses employés qui stipulait des sanctions par rapport aux fuites a fuité !
Alors, faut-il changer de modèle de communication ? En effet, cette compartimentation de l’information entre diverses équipes empêche parfois un bon fonctionnement général. Ainsi, l’équipe qui s’occupe d’iOS est totalement coupé de l’équipe chargée de créer les nouveaux iPhone, ce qui pose un problème certain, alors qu’Apple a toujours souhaité créer une symbiose entre hardware et software.
Le problème se pose souvent lorsque Apple lance des produits pas assez aboutis, qu’ils soient logiciels ou matériels, ou tarde trop avant de les sortir comme dans le cas de l’AirPower, annoncé il y a un bon moment déjà et toujours pas sur les étals. Ce mode de fonctionnement fait parfois penser qu’Apple est encore une toute petite startup alors qu’elle est l’une des entreprises les plus puissantes au monde.
Faudrait-il retourner à une communication plus ouverte malgré le risque de fuite ? De toute manière, essayer de limiter les fuites à tout prix est aujourd’hui une peine perdue, tant la marque est sous le feu des projecteurs. En revanche, ce mode de fonctionnement peut mener rapidement à des dysfonctionnements sur le plan logiciel, qui serait trop en retard sur le matériel, etc…
Après tout, cette communication totalement transparente semble bien fonctionner chez Netflix. Le service proposé par la société de Reed Hastings est absolument exemplaire, malgré un nombre d’utilisateurs toujours plus élevé.